Bouillon

B(r)ouillon

Reprendre contact Hanna ; c'est la fête nationale, je vais me marier.
Trois ans de résidence stable et continue en France c'est tout de même pas la mer à boire.

La meuf - qui a un drapeau français accroché sous sa fenêtre - me lance toute excitée : Simon demain c'est le 14 juillet ! Vive la France !

On me l'avait pas faite depuis longtemps.
Monsieur, malgré tout l'intérêt porté à votre candidature :

mieux vaut-il ne pas voir les répétitions, le mail à un goût de déjà vu.
Il y a un an j'en faisais une crise à ne pas me réveiller,
je n'étais pas allé en stage et j'avais reçu des messages inquiets de Berni.

Cette année encore cette candidature a été une sacrée aventure, mais :
pour envoyer à temps l'écrit, j'avais pu me détacher complètement de F.
alors que je devenais malade de lui.
D'ailleurs je chantais Dalida.

Pour envoyer à temps le 2e dossier écrit, j'étais dans la même situation.
Ce soir-là après l'envoi, j'étais dans un état de soulagement intense.
J'avais réussi pendant plus de vingt-quatre heures à ne penser à rien d'autre qu'à un seul objectif,
toutes mes forces et mon manque de sommeil rassemblé autour d'un seul objectif.

J'ai dormi cinq heures, à trois heures du matin j'en étais à la moitié d'une retranscription.
La nouvelle a bien failli m'atteindre, mais c'est plutôt : je suis libre,
personne ne me demandera d'inscription à la fac, on ne me demande rien d'autre que de l'argent que je n'ai pas,
si je veux apprendre sans être reconnu boursier du programme.
Y pas d'argent mais, hé, je trouverai.

Je fais une recherche rapide qui se termine en discussion avec Sarah : c'était ma coloc de Ramallah.
Avec Sarah on avait pas grand-chose pour s'entendre si ce n'est sa grande gueule, ses sautes d'humeur et son goût pour la fête.
Ca suffisait. Elle me dit que je lui manque, et je me revois,
au bout du slip, le slip sur la tête, le rouleau écrasé, la tête qui déborde,
complètement hystérique entre ces quatre murs et le modem qui ne marche pas.
Je me dis : elle a connu ça, j'avais encore de la vie.
Et j'en ai encore maintenant.

400$ par mois de loyer à Beyrouth, des centres commerciaux partout à vandaliser et une vie associative débordante ?
Why not en attendant yalla.
Il est de ces personnes qui sont tellement mystérieuses,
comme ça.
On l'aperçoit pendant une poignée de minutes puis on ne le voit plus des mois durant.

Qu'on aimerait le connaître.
- And when you wake up, how do you feel?
- Empty... empty... empty. Alone and empty.
- So you give it all to the night?
- Maybe.
- You were alone yesterday night.
- Was I?
- There was no one but you to see you up in a crowd of emptiness.

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