Bouillon

B(r)ouillon

Reviendront les temps où je ris.
Avale tes chachets, désactive facebook,
regarde tu mets une vieille photo et tu dis : here I was here I will be.


j'ai 25 ans voilà c'est tout
C'est peut-être pas tant que j'ai envie de perdre le contrôle, c'est peut-être juste que j'ai envie d'être bien.
D'être bien.
Hier j'ai parlé et c'est dingue : tout revient d'un coup.
Tout est encore là, prêt à être vomi puis dégluti puis pleuré puis chanté. Intact.

C'est pas encore venu le moment de reprendre tout ça.
Et même si j'y pense, je me concentrer sur une chose : oui ok, moi au moins j'avance.
J'avance.

On déterrera en septembre si besoin, pour l'instant c'est le sourire aux lèvres et l'énergie de m'en sortir.
YALLA.

C'est dur. C'est dur, c'est dur c'est dur.

Parlez-moi de vos angoisses.
Et j'ai l'impression de parler d'en manière calme mais je ressors vide d'énergie.
Vide. Je ressors comme au J1. Rehab J1.

Je parle de l'alcool, je parle des drogues, je parle des mecs, je parle de ces soirées desquelles je ne veux plus partir alors que je n'aurais même pas du venir,
je parle de la manière dont je ne sais pas me protéger, de la manière dont je prends des risques,
de la manière dont je me nie complètement,
de la manière dont je m'auto-détruis.
Je parle.

Je parle de l'accident, pour expliquer où tout ça peut me mener. Je parle de l'accident, de mon visage en miettes et de mon séjour à l'hôpital.
Elle me dit : mais c'est suicidaire !
Je ne la croirais pas si je n'avais pas recommencé.

Je lui parle de l'alcool. Je lui parle de l'alcool depuis que j'ai 18 ans, de la manière dont je me défonce à la bibine, n'importe quoi, peu importe.
Je lui parle de la manière dont je ne peux plus arrêter après le premier verre.
Le premier verre et c'est déjà fini : dès le premier verre c'est déjà la fin.
Je lui parle de cette sensation intense, intenable, insupportable, de ne pas pouvoir continuer.
Il faut un verre de plus. Il faut toujours un verre de plus.
Du jaune, du vert, un verre ou trois. Ma bière, ma picole, comme je la cajole.

Je lui parle des amours dans lesquelles j'investis toute mon énergie. Ces amours qui deviennent ma priorité.
Avant j'avais l'impression que je n'avais fait ça qu'avec 2015 et 2017, et puis M.
Mais en fait c'était déjà la même chose avec T.
Et puis : mais c'est toujours vous qui vous faites larguer ?
Oui, et pour cause. Il est impossible que ce soit moi. Il est impossible que ce soit moi.
J'investis toute mon angoisse et c'est trop fort et c'est trop violent et toute personne suffisamment sensible sauve sa peau.
Je ne sais pas aimer autrement que de cette manière ravageuse.
Sans ne plus penser à rien d'autre.
Le pire de tout ça c'est sûrement le début : il suffit qu'on me montre de l'affection.
Il suffit que je crois qu'on m'aime et c'est déjà la fin.
Dès la première tendresse c'est déjà la fin.

Aucune confiance en moi ?

Je parle de l'alcool, de la manière dont c'est déjà fini après le premier verre.
Elle me dit : si vous êtes très angoissé, c'est normal qu'il faille atteindre une telle quantité. Mais surtout, c'est le côté énergisant dont vous parlez.
Avec l'angoisse vous devez dépenser une telle quantité d'énergie que forcément, dès qu'elle s'évanouit vous devez être plein d'énergie.

Et moi j'ai déjà envie de lui dire : les angoisses ?
J'ai grandi dans le déni de l'angoisse. Coucou Papa.

Il est 23h30. Je vais essayer de dormir.


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